Chanson : Juliette

+ Johanna Baget & la fanfare du losange Depuis ses débuts dans les années 1980, Juliette a développé un univers riche et personnel, fait d’humour, de verbe et de fantaisie. Avec ses rimes délicieuses et ses compositions ingénieuses, Juliette se saisit du léger et du tragique de l’ordinaire.

Depuis toujours, Juliette prend son temps. Le temps d’écrire, de composer, de trouver les bonnes rimes, le bon rythme. Le sien. Cinq ans après son précédent album, ces Chansons de là où l’œil se pose sont autant de comédies ou de drames nés de la faculté à se saisir de n’importe quel sujet pour en faire de la dentelle. Écrire sur la difficulté de mettre seule une couette dans une housse ? Oui, mais avec une chanson « épique » en quatorze couplets.
Chanter le deuil ? Oui, mais à travers l’évocation de La Perruque, avec la pudeur de ce qui n’est que suggéré. Et lorsqu’il s’agit de parler des « barbares de cour de récré », c’est le rythme de la valse qui est convoqué. À l’image de sa voix qui sait aussi bien se faire traînante que cassante, Juliette nous fait passer par toutes les émotions et ravive la puissance de la « parole chantée ».

Par un grand écart entre le rire et les larmes, l’anecdotique et le tragique, Juliette transforme le banal et s’arrête sur les objets qui nous entourent, les traces du passé et les rêves qui nous habitent. Des histoires de housses de couette croisent celles des poivrons et des escaliers dans l’engrenage entraînant des musiciens. La voix de la mystique Juliette transcende la vie pour en extraire toute l’absurde magie. Chaque chanson est un nouvel acte d’une pièce de théâtre, un nouveau rideau qui s’ouvre.
Le rire et la nostalgie se mêlent, et Juliette chante l’inattendu.